Marie-Antoinette by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Perrin
Publié: 2020-02-29T14:44:45+00:00

Le bosquet de la reine

L’appellation de bosquet de la reine est attestée au moins dès 1778. Dans la partie sud des jardins, tout près de l’Orangerie, le nouveau bosquet fut aussi désigné comme jardin de la reine, ou encore bosquet de Vénus, en raison du projet – concrétisé seulement au XIXe siècle – d’y installer une statue de Vénus. En 1775, le comte d’Angiviller écrit que « la reine paroît désirer et a réellement besoin d’une sorte de retraite, ou jardin d’agrément, dont elle puisse jouir sans être livrée à l’importunité des promeneurs, souvent nombreux. On peut consacrer à cet objet le terrain du Labyrinthe ». Ce dernier, déjà clos de grilles, était d’un entretien coûteux et d’un goût passablement démodé.

Dès 1775, l’architecte Michel Hazon, intendant des Bâtiments du roi, proposa une grande composition à l’anglaise, avec rocher. Formulé en 1778, le projet définitif fut aussitôt mis en œuvre et achevé en mai 1781 par la pose des grilles du nouveau bosquet. Grâce aux efforts conjugués de Pierre-Charles de Nolin, contrôleur des pépinières du roi, et du jardinier André Thouin, le bosquet de la reine accueillit des essences exotiques : tulipiers de Virginie, copalmes d’Amérique, cèdres du Liban, pins de Corse et peupliers d’Italie, de manière, ainsi que l’écrit Thouin à d’Angiviller, à « varier artistement la forme des arbres, celle des fleurs, la couleur des fleurs, le temps de la fleuration et les diverses teintes de verdure ». Quatre entrées furent ménagées dans les angles. Elles correspondaient à quatre allées en diagonale menant à un espace central de forme carrée, la salle des Tulipiers, bordé de quatre salles circulaires, elles-mêmes reliées entre elles par tout un réseau d’allées couvertes – « transposition moderne du dédale antérieur » (Pierre-André Lablaude).

En mai 1785, Marie-Antoinette fit installer une tente dans la salle centrale de son bosquet pour servir à la promenade de ses deux enfants aînés, Madame Royale et le dauphin Louis-Joseph. Elle demanda à l’occasion que les allées de ce bosquet fussent souvent arrosées, signe qu’elle le fréquentait régulièrement.

Moins d’un an auparavant, dans la nuit du 11 août 1784, ce lieu avait été le cadre d’un épisode de l’affaire du Collier. C’est dans ses allées couvertes en effet que le cardinal de Rohan crut rencontrer la reine en personne. Le rôle de cette dernière était en fait tenu par Nicole Leguay, modiste de son état, engagée par Mme de La Motte-Valois afin de décider le cardinal à faire l’avance nécessaire à l’achat du fameux bijou. Dès qu’il crut voir la reine, vêtue d’une ample robe de coton blanc, dite gaulle, le cardinal lui dit qu’il était « heureux de trouver dans sa bonté une preuve qu’elle était revenue des préventions qu’elle avait eues » contre lui. La modiste n’eut le temps que de lui remettre une rose et de lui dire : « Vous savez ce que cela veut dire. » Elle fut interrompue par l’annonce de l’arrivée de la comtesse de Provence et du comte d’Artois.

Un an plus tard, lors

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